Je recommence .
Ce texte a été envoyé il y a qq temps sur le site de l'intégration scolaire.
Ce n'est pas très constructif mais ça soulage!
" La loi sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées a été votée me direz-vous et cela peut donner bonne conscience.
Mais en dehors de nous parents, des associations et de quelques démarches personnelles, qui en a seulement entendu parler ?
Quels sont les professionnels qui sont aujourd’hui mieux formés ou simplement informés sur le handicap ?
Dans les écoles, les collèges pas un mot à la rentrée sur cette fameuse loi et sur les obligations qu’elle engendre.
Quels ont été les efforts faits depuis février 2005 au niveau des IUFM ?
Les CP de la LOIRE ont-ils reçu le petit livret sur l’intégration scolaire fait par l’ADAPEI.
Le 30 novembre a eu lieu à l’IUFM du RHONE une conférence sur la relation parent d’enfant handicapé école.
Quelle a été la contribution des familles à cette intervention ?
Les AVS sont-elles plus nombreuses et formées.
Les parents sont-ils davantage entendus ?
Les maintiens faute de places ont- ils diminué ?
Le handicap ne doit plus appartenir aux personnes handicapées seules voici la conclusion des Etats généraux de Paris.
L’Idée est noble à condition, toutefois de ne pas s’en emparer parce que c’est à la mode, en oubliant une fois encore d’entendre les 1° concernés
Parce que si l’on regarde bien, dans les faits, rien n’a changé. Aujourd’hui comme hier, on fait l'impasse sur les droits de nos enfants et sur les nôtres ; et ce n’est plus faute de loi ou de décrets mais toujours faute de moyens.
Aujourd’hui comme hier, nous ne sommes que des dossiers de problèmes à régler.
Des problèmes, dont on ne sait parfois que faire et qu’on préfèrerait ignorer tellement ils se cumulent : problèmes d’organisation, de revenus, d’orientation, de santé, de transports, de taux d’invalidité, de dépenses à compenser.
Aujourd’hui encore, c’est avec surprise et irritation que les institutions et administrations diverses découvrent notre révolte et notre résistance devant le manque de solutions ou de compréhension.
Les problèmes s’obstinent, ils perdent la raison, ils osent prétendre aux même droits que les autres et en plus ils ont des ressources étonnantes.
L’étonnement a été tellement flagrant, la stupéfaction tellement grande, chaque fois devant ma colère, qu’il m’est arrivé de douter du bien-fondé de ce que je demandais .
Dans ces cas là une seule solution garder en mémoire ce qui se passerait pour un enfant non-handicapé. Et devant l’injustice crier encore plus fort.
Je me suis entendue dire à la secrétaire d'une commission " Madame, pour ma fille je suis capable d'abattre des montagnes, faites-moi confiance et je me moque des conséquences"
Il est vrai qu’à l'époque je n'imaginais pas encore ce qui m’attendait.
A tous ceux qui sont venus me donner des leçons, je dis aujourd'hui," rassurez-vous, je vais bien, j’ai bien fait le deuil de l'enfant idéal ( j’adore cette phrase, nous l’avons tellement entendue).
Et si je me bats pour sa scolarisation et ses droits, moi, c’est avant tout pour elle et pas pour mon orgueil personnel.
De mon côté, j’ai su me remettre en question et vous tout ceux auprès desquels il faut justifier continuellement et qui parlent à notre place où en êtes-vous ?
Si vous ne pouvez nous aider, rendez-nous au moins un service, avant chaque décision, pensez à faire le deuil du parent d'enfant handicapé que vous auriez pu être parce que jusqu’à présent vous n’avez pas été à la hauteur .
Valérie Callenaere